• Textes - Esthétique

    Les textes présentés ci-dessous ont été écrits par des étudiants de Licence d'esthétique.


    Nous, jeunes étudiants de Paris 1..

    ..nous demandons à notre gouvernement de ne pas laisser périr nos passions, nos énergies, notre qualité d'enseignement actuelle.
    Parce que la médiocrité qui approche ne pourra pas assouvir nos chercheurs.
    Arrêtons de croire que la culture est une affaire élitiste et éloignée des préoccupations de notre société, l'assassinat annoncé de l'université aura des répercutions évidentes sur la liberté de notre pays.
    Parce que la culture française dépend de la richesse de nos universités.
    Parce que se contenter de l'apprivoisement culturel, c'est oublier que nous sommes des hommes pensants et non des savants anecdotiques.
    Nos théoriciens et chercheurs ne sont pas d'inutiles cadavres de bibliothèque, ils sont l'une des forces de notre pays.
    L'épanouissement et la connaissance de l'humain n'est pas une affaire de gouvernement, mais bien de force de chacun. Nos universités et le travail qui s'y dégage en sont la preuve, la condamner serait une façon d'amoindrir les individus.

    Nous demandons au gouvernement de prendre conscience de l'importance de ces universités, de ces nouvelles générations qui ont besoin d'un enseignement de qualité.
    Aucun étudiant n'est victime du gouvernement car nous sommes seuls responsables de notre avenir. Il s'agit de laisser exploser nos forces de vie, si les lieux dans lequel nous évoluons actuellement sont mis en péril par l'insouciance politique, nous agirons à l'extérieur de ces lieux fermés.


    Demande de l'annulation de l'accord du 18 Décembre 2008 entre le Vatican et Mr Kouchner.


    Malgré le profond respect que nous éprouvons envers toutes les religions et malgré le profond respect que nous éprouvons pour les étudiants en université catholique. Nous ne pouvons que nous retourner vers le chant de la laïcité. Un chant révolutionnaire, un concept philosophique et moral.

    La laïcité respecte toutes les religions mais nous savons les passions profondes que les croyances font naître, notre laïcité est fragile. Un concept de notre constitution face à des passions, des croyances. Comment sortir de l’ambiguïté, comment trancher ce qui est, ou n’est pas viol de la laïcité. De nombreuses polémiques passées nous on entrouverts ces questions.
    Pourquoi ne pas reconnaître les diplômes des universités catholiques reconnus par le Saint-Siège, au sein de notre pays ? Car comme le disait Henry Pena-Ruiz au sein d’un pays laïque, la religion doit être « une option spirituelle ». Si nous acceptons le grade des diplômes catholiques, il faut, au nom de notre constitution laïque, reconnaître tous diplômes à caractères religieux. Cette option étant absurde en soi, l’accord passé entre M. Kouchner et le Vatican n’a pas lieu d’être.
    Dans cet accord, le viol de notre constitution existe.
    Dans cet accord, notre gouvernement prend parti pour une « option spirituelle » et l’a fait rentrer dans nos universités.
    Dans cet accord, notre état plis devant une institution religieuse.

    Notre république est forte, si le gouvernement à oublié un instant les principes qu’il doit défendre, nous devons lui rappeler, nous ne ramasserons pas le cadavre de Marianne.

     

    Pourquoi l'esthétique ?

    L'esthétique. La philosophie. Inconnu pour le premier, vaste souvenir grec pour le deuxième.

    Alors pourquoi continuer à préserver ces filières et payer des chercheurs ?
    Parce que l'éducation philosophique ainsi que toutes filières à but non-lucratives forment le berceau des principes de notre pays. Parce que réfléchir objectivement, sans le poids du rendement ne ce fait qu'à travers le prisme des filières de sciences humaines. Les valeurs de notre constitution ont vu le jour au sein de la sérénité des penseurs, détaché des principes de l'argent.
    Nous ne sommes pas naïfs, notre monde est économique, mais ayons la force d'imposer nos valeurs.

    L'esthétique.

    Faire de la philosophie pour moi, c'est dépasser mes limites. Il m'est nécessaire de penser que je n'y arriverai pas, que je ne suis pas suffisamment intelligente, pas suffisamment méthodique.

    C'est angoissant, pourtant c'est nécessaire. Puisqu'on touche à nos propres limites, qu'on parvient à les dépasser, on découvre une nouvelle façon de vivre, humblement. Il s'agit de déplacer son point de vue constamment, de chercher à comprendre pourquoi ça nous dépasse, de se faire violence, d'être critique.

    Ne jamais rien considérer comme acquis, c'est un enseignement qui doit sortir de nos recherches universitaires. A vrai dire, nos recherches ne sont pas simplement universitaires, elles nous obsèdent jour et nuit : chaque lecture, chaque musique, chaque exposition vient nous enrichir. Chaque moment de nos vies, nos emplois alimentaires aussi, prennent du sens dans une théorie qui sert la vie concrète. Et vice versa, comme des vases communicants. Tout doit nous rendre curieux et nous devons être curieux de tout, simplement parce que nous faisons de l'esthétique.

    Notre discipline est vaste, l'art peut être TOUT. Avec la mutation de l'art, notre discipline s'est ouverte à toutes sortes de questionnements qui touchent au quotidien, à la métaphysique, à l'histoire, à la sociologie, à la politique, etc. Nous sommes donc face à un immense océan, un infini de possibilités. Chercher à répondre à ces questions ne doit pas être un pur jeu d'érudition : prendre du plaisir à apprendre et à se jouer de ses connaissances est indispensable mais nous ne sommes pas isolés. Nous sommes une petite pièce d'un immense engrenage, nos recherches ne fonctionnent pas dans le vide.

    Nous sommes au service de notre propre connaissance, mais nous sommes simultanément récepteurs des connaissances des artistes et de nos actualités.

    Aujourd'hui lundi 26 février 2009 : ai gratté la tête graniteuse d'un autre

    Un étudiant de Saint Charles s'incruste dans la mobilisation de la vieille Sorbonne et aide à installer des banderoles pour rendre visible la grève ''active''. Journal de bord.

    Voilà bien longtemps qu'il ne l'avait plus fait le bougre, se gratter la tête, se la récurer ; trois à quatre monticules ou pustules verdâtres avaient élu leur place forte sur la face - est-ce bien une face ? - enfin la globuleuse face haute et cachée, dirons-nous, de son crâne, jadis colline majestueuse ! Crottinnettes de pigeon en berne gastrique ou excroissance moisie d'une cervelle - aujourd'hui périmée ? Pour la métaphore je ne saurais dire. En clair, il avait de la mousse sur le caillou ! Pouah ! Dégoûté, il m'a fallu la grattouiller, sa vieille caboche, on ne pouvait décemment le laisser ainsi son bocal de pierre ! Seulement, avais-je à peine commencé à me mettre à la tâche, ou plutôt aux trois à quatre tâches, qu'une volumineuse autre tâche, rouge celle-là, bipède déambulant sur ses pattes, apparaît dans mon champ de vision, baragouinant au loin, malpolie, jusqu'à mon ouïe une injonction des plus catégoriques. Voilà quelques minutes qu'elle me voyait mais m'ignorait, la tâche, mais dès que je sors les griffes : « Descendez ! » (aveceu l'aceucent). Je proteste : « Mais tout de même, on ne peut le laisser ainsi le bougre, la pensée dévorée de l'intérieur... Voyez ! Là ! Une excrétion qui suinte... de canonique il va nous tourner catatonique ! (...) » Rien n'y fait rien à faire, la tâche rouge bedonnante de laine (de laine, en effet, car gesticulante à mes pieds je l'aperçois mieux), la tâche rougeoyante de rage me menace, elle compte jusqu'à trois : après elle me promet un âpre corps à corps. N'ayant pas son physique de catcheur, à la tâche, pacifiste penaud je dois baisser les ongles, descendre du piédestal et rejoindre les pavés de la cour d'honneur. Mes excuses à toi, statue de Victor Hugo ! Je voulais joindre l'utile à l'agréable, aider les autres à accrocher une paperolle géante de protestation (''La Sorbonne résiste'') et écailler ton ciboulot. Les temps qui sont les nôtres, comme les autres d'ailleurs, sont ceux de la déliquescence : laissez-nous les gratter que diable !

    Il était une fois dans un pays lointain, une petite ville prospère.

    Tous ses habitants avaient le sourire aux lèvres. Du matin où ils partaient travailler au soir où ils rentraient se coucher. Une partie d'entre eux travaillaient dans les usines de la ville. Ces usines réalisaient une progression de chiffre d'affaire chaque année.

    A chaque nouvelle production s'associaient des produits dérivés et d'énormes campagnes de publicité. Par exemple lorsqu'un jeune habitant dépensait son argent de poche, après en avoir placé la moitié en bourse bien sûr, dans l'achat d'un disque, il pouvait profiter entre chaque morceau d'une annonce lui indiquant un nouveau modèle d'ordinateur. Une annonce qui lorsqu'il s'agissait d'une des cinq plus grosses usines de la ville se faisait pendant chaque refrain. Il est important de bien communiquer dans cette ville. Il serait très triste que ce jeune homme ne puisse profiter de ce nouvel ordinateur.

    Et puis un jour, une jeune fille qui se promenait en périphérie de la ville découvrit quelque chose qui bouleversa la petite ville si tranquille. Un étrange bâtiment, de cinqétages. Elle y entra et trouva par terre un livre. C'était un objet qu'elle connaissait bien sûr. La maison d'édition de la petite ville produisait chaque année des best-sellers. La bande dessinée connaissait depuis quelques années d'ailleurs une expansion extraordinaire. Dans ce fameux livre elle y trouva différents témoignages d'une époque révolue. Une époque où les sciences humaines avaient encore une existence. Dans ce livre des gravures, des reproductions plastiques mais aussi des écrits traitant de l'esthétique. Une science de l'art, une philosophie de l'art. A cette époque une poignée d'élèves l'étudiait et avaient décider de témoigner sur leur matière. Chaque jour de nouvelles questions se posaient et pas seulement durant les heures de cours. La matière est étendue aux autres sciences humaines. La réflexion esthétique s'applique à l'art bien sur mais aussi à la vie quotidienne, aux actes de chacun. Les recherches seront pour certaines publiées d'autre uniquement transmises lors de discussions autour d'une table, d'un verre, sur un oreiller…
    Les dernières pages du livre étaient restées blanches. Entre temps la société avait changé. Peu à peu les matières telle que la philosophie, l'histoire, les arts plastiques ou encore la sociologie ont disparus. Les bâtiments où elles étaient enseignées furent revendus à des entreprises. La petite ville perdue peu à peu ses intellectuels. Les esprits se sont éteints. Les habitants de la petite ville se contentaient de ce que le pouvoir leur donnait. Les remises en question, les réflexions appartenaient désormais au passé.
    La jeune fille ressortit du bâtiment, le livre caché dans son sac. Elle regarda autour d'elle. Elle croisât les mêmes habitants, avec leurs sourires. Seulement à présent les sourires étaient figés. Avec leurs regards vides, ils avançaient, reproduisant leurs trajets quotidiens. Ils ne s'arrêtaient jamais dans leurs courses. Et la jeune fille observait ce manège. Elle commença à se poser des questions. Elle se rendit dans un des musées de la ville. Dans le recueil il y avait des références à des œuvres. Elle ne les trouva pas au musée. Il y avait des œuvres certes, de la renaissance par exemple. Mais les œuvres beaucoup plus récentes étudiées et citées de son recueil étaient absentes.
    Elle ressortit du musée. Le monde autour d'elle lui paraissait à présent gris. Les habitants de la petite ville avaient perdu une partie de leur passé. Une époque où la petite ville était bien plus grande. Aujourd'hui elle était prospère, les usines ne craignaient pas le futur. Mais qu'en était-il des habitants? Avant la ville accueillait des millions de visiteurs étrangers, sa renommée était mondiale. A présent seules les banques trouvaient un intérêt à la visiter. Les habitants ne se réunissaient plus pour discuter, débattre. Aucun d'entre eux ne s'accordaient le temps d'être ému, de chercher à comprendre quelque chose qui leurs était étranger. Ils étaient morts. La petite ville ne produisait plus que de la fumée, qui crassait les anciens bâtiments Ces derniers témoins d'une époque où l'homme était encore un être pensant. Aujourd'hui ils se sont plus que machines productrices. Les esprits ne sont plus affûtés. Les esprits sont morts, et la population de la petite ville prospère n'était en réalité plus qu'une masse si aisément manipulée.

    La jeune se demanda alors comment cette petite ville en était arrivée là? L'humain est de par sa nature créateur et curieux. Que s'était-il dont passé pour qu'il perdent ces extraordinaires facultés? Ces mêmes facultés qui avaient permis d'écrire, de peindre, de découvrir le monde…Quel a été le premier pas vers cette décadence du genre humain, vers cette contre nature? C'est la question que je vous pose.



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